Programme

L’Égée du nord, en tant que terrain d’étude, présente plusieurs spécificités concernant l’étude de la métallurgie antique :

  • nature polymétallique des gisements dans l’ensemble des Rhodopes du sud, avec présence de tous les métaux exploités par les Anciens (sauf l’étain) ;
  • apparition de la métallurgie très ancienne, notamment à Thasos, depuis le Néolithique final;
  • continuité de l’exploitation des ressources métallifères des origines à la fin de l’Antiquité, voire jusqu’au XXe siècle.

Par conséquent, des points de vue thématique et géographique, le programme privilégie l’horizon nord-égéen et certains domaines archéométallurgiques plus particuliers :

  • les pratiques métallurgiques et leur évolution lors de certaines périodes cruciales : l’évolution des techniques, la transition du bronze au fer, le développement de la métallurgie de la colonie grecque, la polymétallurgie, l’introduction des techniques complexes à l’époque romaine et tardive, etc. ;
  • les interactions entre production métallurgique et occupation humaine ;
  • un ensemble pilote : Thasos protohistorique et antique, son territoire insulaire et péninsulaire, ses échanges avec les communautés et les contrées voisines.

D’après cette vision, trois axes principaux sont définis :

La recherche de l’implantation et de la répartition dans l’espace des activités humaines, notamment concernant les périodes hautes, est abordée dans un premier temps à partir des supports cartographiques anciens (cartes militaires, forestières, géologiques, etc.) et modernes (cadastre, supports google, etc.), afin d’aborder plusieurs aspects :

  • Axe 1 : études archéométallurgiques
    • Base de données HeMEN : enregistrement du mobilier archéologique, en commençant par les déchets métallurgiques, avant tout les scories, mais aussi des autres témoins des activités de production (résidus de minerai ou de métaux, découpes, outils, ratés ou inachevés, débris de fours, restes de récipients métallurgiques, etc.), afin d’alimenter des études statistiques et macroscopiques ;
    • Études macroscopiques : études à partir de l’observation extérieure des objets et de déchets ; approches quantitatives des trouvailles ; examen morphologique des structures et du mobilier ;
    • Analyses de laboratoire : études portant notamment sur l’établissement du faciès chimique des échantillons de scories et d’autres déchets métallurgiques, de récipients métallurgiques (creusets, etc.), de débris de fours et de foyers métallurgiques, des inachevés et autres résidus de production, etc. Ce type d’analyse sont selon le cas prolongées par la métallographie et la recherche de microtraces (ICP-MS).
  • Axe 2 : archéogéographie – études cartographiques
    La recherche de l’implantation et de la répartition dans l’espace des activités humaines, notamment concernant les périodes hautes, est abordée, d’une part, dans la bibliographie disponible et, d’autre part, à partir des supports cartographiques traditionnels (cartes militaires, forestières, géologiques, etc.) et numériques (cadastre grec, supports google, etc.), afin de traiter différents sujets :
    • recherche et enregistrement de nouveaux sites métallurgiques ;
    • analyse spatiale ;
    • examen des rapports entre sites miniers-métallurgiques et occupation humaine - approche des facteurs socioéconomiques
  • Axe 3 : archéologie expérimentale
    • élaboration de structures de combustion (bas fourneaux) à partir de matières premières locales ;
    • expérimentation des minerais locaux ;
    • modélisation de production métallurgique à partir de minerais locaux dans des structures de combustion (bas fourneaux) conçues selon les modèles archéologiques.

Un parc d’archéométallurgie expérimentale est mis en place à Limenaria (Thasos) dans les locaux de l’Association culturelle locale « To Kastro », depuis 2017.
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